Par ces temps de crise sanitaire et à l'approche de l'une des crises économiques les plus violentes qu'aura connu notre pays depuis l'après guerre, tous les secteurs d'activité attendent avec une impatience fébrile, le déconfinement. C'est notamment le cas pour les professionnels de la location de meublés de tourisme niçois à qui le maire, Christian Estrosi, ne semble pas vouloir faciliter la tâche ...
Nul n'est surpris, à Nice, d'observer quelques salves régulières contre les loueurs de meublés à destination d'une clientèle touristique. Christian Estrosi en a fait un argument de campagne et souhaite visiblement venir à bout d'un ennemi qu'il accuse sans pudeur, d'être à l'origine des problématiques de logement de la ville. Transformation du vieux Nice en hôtel à peine déguisé, inflation du prix au m2 du logement, rarefaction de l'offre locative, spéculation du marché de l'immobilier par quelques propriétaires nantis ou bien encore concurrence déloyale envers l'hôtellerie, les griefs que le maire de Nice semble avoir contre l'activité ne manquent pas.
Dans une interview accordée au quotidien Nice Matin et parue le 24 avril 2020, Christian Estrosi a franchi une nouvelle étape dans son combat en déclarant "je proposerai au conseil municipal du 4 mai, et afin de limiter la concurrence avec l’hôtellerie, que seules les locations Airbnb qui accordent des réservations pour des séjours de minimum une semaine puissent être autorisées. Cette décision est en accord avec la Fédération de l’hôtellerie » (Source Nice Matin). L'UPLT, les associations d'hôtes niçois et certains élus n'ont pas tardé à faire entendre leurs voix et de déplorer qu'une proposition de ce type puisse être soumise au conseil municipal de la ville. Plus que la mesure, c'est bien la justification de Christian Estrosi qui ne passe pas.
Cette restriction est infondée, liberticide et dangereuse, juge l'UPLT par la voix de sa présidente, Lucienne Giulian (Riviera Holiday Homes). Les professionnels sont extrêmement fragilisés par l'arrêt soudain et brutal de leurs activités depuis l'annonce du confinement. Si le tourisme a été reconnu comme étant l'une des priorités dans le plan de soutien du gouvernement avec une dotation de plus de 10 milliards d'euros d'aides et de nombreuses mesures de protection, Christian Estrosi, lui, ne semble pas loger tous les acteurs de la filière, à la même enseigne. Et pourtant, les professionnels de la location de meublés de tourisme, comme l'a affirmé l'adjoint au maire en charge du tourisme, Rudy Salles, devant les représentants de l'UPLT, de l'OTM, et des services de la protection de l'habitat, de la fiscalité et du tourisme de la mairie de Nice le 10 janvier dernier, font partie de la filière tourisme.
L'UPLT, entre autres, avait alerté ses partenaires telle que la trop célèbre plateforme de mise en relation entre hôtes et voyageurs, Airbnb, du risque que les hôtes entoureraient si une telle mesure venait à être votée. Si la durée moyenne des séjours en période estivale est plus longue que le reste de l'année, n'en demeure pas moins que de nombreux visiteurs souhaitent séjourner un peu moins longtemps au même endroit, y compris en moyenne saison. Priver les hôtes d'accueillir des voyageurs qui souhaiteraient séjourner moins d'une semaine reviendrait à les empêcher de reprendre leurs activités pourtant essentielles pour la relance de l'économie locale. Les retombées économiques offertes par la location touristique permettront très certainement aux petits commerces, restaurants, ... de pouvoir sortir à leur tour, la tête de l'eau.
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